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10/10/2006

Term (St Jo) : les baisers de Louise...

Voilà le sonnet de Louise Labé dont nous avons parlé en classe à propos de l'élégie :

 Baise m'encor, rebaise moy et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureus,
Donne m'en un de tes plus amoureus :
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise.

Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereus.
Ainsi meslans nos baisers tant heureus
Jouissons nous l'un de I'autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :

Tousjours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie.

 PS 1 : contrairement à ce qui est dit dans nombre d'éditions, le verbe « baiser » peut avoir le sens de « faire l'amour » dans la langue du XVIe siècle. Mais ici il désigne moins l'étreinte amoureuse que le baiser, avec un jeu de mots sous-jacent entre le nom de plume de Louise, Labé, et le latin « labia », lèvre.

PS 2 : comptez les baisers de Labé ... Qu'en déduisez-vous ? J'attends vos réponses...

 

Profitons-en pour montrer là-ausssi que la belle Louise s'inspire d'un poète latin, qui a aussi influencé Ovide : Catulle.

 Vivons, ma Lesbie, pour nous aimer,
Et moquons-nous des vains murmures
Des tristes vieillards.
Les soleils peuvent s'éteindre et se rallumer ;
Pour nous, lorsque s'est éteinte la brève lumière,
Il nous faut dormir une nuit éternelle.
Donne-moi mille baisers, puis cent,
Puis mille autres, puis encore cent,
Puis mille autres, puis cent.
Alors, après que nous aurons donné des milliers de baisers,
Brouillons-en le compte, au point de ne plus savoir,
Et que ce compte impossible pour nous comme pour eux
Nous mette hors d'atteinte des jaloux.

 

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