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24/11/2006

GRETA : correction de l'exercice

A l'attention des étudiants du GRETA... Ci-dessous une proposition de correction pour l'exercice demandé mercredi passé...


La question culturelle est d’abord celle de sa définition. Les documents se rejoignent dans la nécessité de rappeler le caractère pluriel de la culture.
Edgar Morin commence son article par une définition classique incluant « savoirs et savoir-faire » mais aussi les valeurs et mythes d’une société. Toutes les cultures sont donc singulières, et leur ensemble constitue une diversité dont il est indispensable de tenir compte. Cette pluralité est encore davantage marquée  par Jean Onimus qui propose trois longs paragraphes pour définir successivement trois cultures dont il montre les oppositions : la culture traditionnelle, la culture scientifique, et une culture très contemporaine « de l’indicible et de l’informulable ».  
Tout en rappelant l’importance d’une culture conçue comme un héritage, Jacques Rigaud et Bruno Lussato  semblent s’attacher à une définition plus globale fondée sur une manière d’être et de penser davantage que sur des savoirs. Il est question de « tension de l’être » pour Rigaud, de capacité à saisir la complexité pour Lussato. Mais on retrouve la diversité  culturelle à travers les exemples donnés par l’un et par l’autre et puisés soit dans une culture héritée du passé soit dans une création contemporaine très hétéroclite. Rigaud est lucide quant au caractère élitiste de certaines formes de la culture et s’interroge d’ailleurs sur l’avenir de ce privilège. Lussato évoque plutôt, sur un ton volontiers polémique, les dérives d’une société qui mélange toutes les sortes d’expression et a tendance à nier tout jugement de valeur. Cette pluralité amène  à se poser la question des relations entre ces diverses cultures.


La diversité culturelle peut en effet générer des relations de plusieurs ordres.
On peut d’abord constater la difficulté d’éviter les cloisonnements. Jean Onimus insiste sur les clivages qui existent entre les trois cultures qu’il définit. Rigaud s’inquiète que la culture ne soit plus, dans un futur proche, que l’apanage d’un petit nombre, d’autant plus que les exemples qu’il choisit (le sonnet de Shakeaspeare, le quatuor de Beethoven) peuvent illustrer la définition de la culture traditionnelle dont parle Onimus. Edgar Morin évoque quant à lui une autre sorte de clivage, celui qui entraîne une civilisation dominante à imposer son modèle culturel . La société occidentale semble ainsi se réduire trop souvent à des valeurs fondées sur le progrès des techniques, illustrant ainsi la domination de la seconde culture définie par Onimus, domination dont parle aussi Lussato pour en montrer le danger et inciter à la résistance. Son pamphlet se fonde en effet sur une dénonciation de la « crétinisation  universelle ». Le constat d’un brouillage contemporain  entre toutes les sortes de culture pourrait être perçu comme un dépassement des oppositions habituelles. En fait, il constate l’abolition de toute tentative de classification et un nivellement de toutes les pratiques culturelles qui finit par enlever toute signification au mot « culture » et empêcher par-là même toute expression d’une véritable pluralité.
Cependant, ces cultures plurielles peuvent aussi se rencontrer. Edgar Morin rappelle que les cultures, au-delà de leur caractère identitaire, restent ouvertes. Il cite, par exemple, le cas de certaines croyances religieuses qui ont pu s’universaliser à partir d’une culture spécifique.
Jacques Rigaud croit aussi que les cultures peuvent nous réunir au-delà de nos divergences.
En définissant la « culture critique », Lussato évoque des conflits d’opinions salutaires qu’il juge plus bénéfiques qu’un refus de tout jugement.
Comment peut-on, alors, envisager les possibilités d’une véritable rencontre et d’échanges entre ces diverses cultures ?

Edgar Morin rappelle la nécessité de s’ouvrir aux cultures d’ailleurs, et il évoque les « déviants » qui parviennent  à  imaginer des métissages culturels. La première possibilité d’échange réside donc dans le détour hors de la norme, le saut dans l’inconnu, et l’acceptation de la rencontre avec l’étrange étranger. Ouverture, aussi, aux formes d’art contemporain, puisque à travers la définition d’une « troisième » culture, Jean Onimus insiste sur le besoin de permettre aux jeunes générations de trouver leurs propres moyens d’expression, leurs propres mythes, pour perpétuer des valeurs de révolte et de spontanéïté qui autrefois s’exprimaient sous d’autres formes mais restent tout aussi vitales pour une société.
Car une société est un véritable « bouillon de culture », une locution que l’on trouve dans l’article d’Edgar Morin mais qui est aussi le titre de l’essai de Bruno Lussato. L’expression peut être péjorative, mais elle peut aussi exprimer la vitalité de cultures plurielles dans une même société. Pour cela,  Edgar Morin rappelle in fine l’importance de l’éducation, et Bruno Lussato précise ce qu’il désigne par « culture critique ». Jacques Rigaud,  lui aussi,  après s’être interrogé sur l’avenir de la culture, dépasse la question du contenu pour inviter à conserver toujours cet élan, cette ferveur, qui fondent la condition humaine commune à tous. Edgar Morin ne dit rien d’autre quand il confie à l’éducation le rôle d’apprendre à se comprendre. Au-delà de toutes les diversités, la culture peut nous rassembler et nous aider à vivre nos divergences, c’est à dire à les connaître et à les vivre fécondement.
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Commentaires

Merci pour la correction.

Écrit par : julie - NRC1 | 27/11/2006

Ouaou... ça fait peur quand on pense qu'on devra faire la même chose demain... mais ça laisse rêveur... peut-être qu'à la fin de ces deux ans nous serons nous aussi capables d'une telle chose !!!

Encore merci pour cette correction !

Écrit par : Mélanie | 28/11/2006

Merci pour cette correction!!!
On essaiera de faire au mieux demain

Écrit par : Marion et Camille | 28/11/2006

merci d'avoir pris le temps d'écrire une correction.

Écrit par : sabrina | 28/11/2006

Les commentaires sont fermés.