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13/10/2010

Fin de partie : le sens du titre...

Voici ce qui pourrait constituer la troisième partie et la brève conclusion d'un devoir sur "le sens du titre" de Fin de partie.

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"Ah... moi de jouer" dit Hamm dans un baillement dans sa première tirade qui est aussi un premier monologue. En donnant à sa pièce le titre Fin de partie, Beckett évoque un jeu d'échecs qui concernerait tout le monde. Si ses personnages ressemblent à des pièces sur un échiquier, ils nous ressemblent aussi et nous replacent frontalement devant une vision de la vie où nous sommes condamnés à jouer des rôles que nous acceptons et supportons avec plus ou moins de souffrance. Ce "Jeu" est bien un jeu d'échecs : échec de la relation filiale, échec de l'amour, échec de l'ambition, échec du corps, échec du langage, échec de la vie... Ces personnages qui sont eux-mêmes comme "échoués" entre terre et mer dans ce refuge post-apocalyptique dans un temps indéfini, dans la triste lumière grisâtre d'un monde qui lui aussi a échoué à survivre, ne peuvent plus qu'espérer finir la partie, jour après jour, fin de journée après fin de journée... Mais cela non plus ils n'y parviennent pas, de fin différée en départs avortés, de rituels répétitifs en dialogues qui tournent à vide.

 Au jeu d'échecs, quand il ne reste plus que quelques pièces, la fin de partie se conclut souvent par une "partie nulle", protocole évitant de jouer sans jamais qu'un des deux joueurs puisse prendre le dessus sur l'autre. Cette fin de partie est bien celle d'une partie "nulle", le "zéro" qu'annonce Clov en scrutant l'horizon avec sa lunette...


Ce qui ne finit pas, ce qui peut-être n'est pas "mortibus" ou "nul" c'est la capacité de raconter une histoire, sa propre histoire ou celle que l'on invente, comme le fait Hamm, et comme le fait Beckett... Et malgré son caractère parodique, cette "Fin de partie" ne siffle pas la fin de la littérature et du théâtre...

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