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18/04/2012

Term ES 1 : dissert de philo...

Comme convenu voici ci-dessous un plan "détaillé" (et en partie rédigé) sur le sujet que nous avons commencé à voir en classe... 

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Peut-il y avoir liberté sans loi ?

 

 I)              Que serait liberté sans loi ?

 

1)   La liberté est perçue d’emblée comme refus de la loi, donc la liberté est forcément sans loi. Toute loi est contrainte donc limitation de ma liberté. La liberté est sans loi, par essence. La liberté n’a pas besoin de lois. La liberté meurt là où la loi apparaît. Il y a donc nécessairement liberté sans loi puisque qu’avec la loi il n’y a plus de liberté.

 

 2)   Mais quelle est cette liberté sans loi ? A quoi « ressemble-t-elle » ?  Est-ce un état naturel, la vérité de l’homme avant les contraintes des lois de la cité ? Est-ce l’homme d’avant la propriété, ce « funeste hasard » qui l’a corrompu en réclamant des lois ? Cet homme naturellement libre, rousseauiste, n’est-il pas un mythe, celui du « bon sauvage » ?  Car même le tahitien du  Supplément au Voyage de Bougainville  (Diderot), au-delà d’un apparente liberté de mœurs, vit dans un cadre très hiérarchisé par les lois de la tribu, de la tradition…

 

3)   Cette liberté sans loi n’est-elle pas anarchie, donc désordre qui empêche la liberté de certains par l’emprise d’une autre loi, plus élémentaire, celle du « plus fort » ? Quelle est la liberté de l’agneau face au loup dans la fable de La Fontaine ? La loi est alors la réponse à ce besoin de sécurité et d’égalité que chacun réclame. De Gaulle, citant Péguy : « L’ordre, et l’ordre seul, fait en définitive la liberté ».  La liberté sans loi n’est plus liberté, mais servitude. La loi est donc nécessaire…

 

 II)            La loi nécessaire à la liberté.

 1)   La loi, même imparfaite, même parfois injuste, permet la paix qui est « souverain bien » (Pascal).  Selon Hegel « Le droit est le royaume de la liberté réalisée ». Sans droit la liberté reste un concept vide. La loi garantit les libertés élémentaires de l’homme : les droits de l’homme fondés sur le droit à une liberté « inaliénable ».

 

2)   La loi permet le Contrat social  (Rousseau) par lequel chacun accepte « l’aliénation totale de chacun à tous ». Cette « liberté conventionnelle » permet d’éviter les  affres de la liberté naturelle sans tomber dans la servitude (aliénation à une loi non prescrite par soi-même).

 

 3)   Mais la loi peut aussi être une aliénation si ce contrat tourne au profit d’une autorité supérieure qui confisque la liberté de chacun. Pour éviter la « guerre de tous contre tous » Hobbes fait de l’Etat un Léviathan qui risque de devenir « le plus froid des monstres froids » (Nietzsche). La loi peut et doit contribuer à la liberté, mais elle ne suffit pas à la garantir. Faut-il penser pour autant, comme Max Stirner, que « Tout Etat est despotique » ? Ou faut-il plutôt concevoir commenr la loi (pour tous) peut se concilier à la liberté (de chacun) ? La loi est nécessaire mais la loi seule n’est pas suffisante.

 

 III)          La loi est nécessaire mais non suffisante à la liberté.

 1)   L’Etat est garant de ma liberté mais doit se fonder sur des lois justes. Or, comment déterminer une loi juste. Pas de « véri juris » selon Pascal qui constate que « Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà » ? Comment déterminer une « équité » qui garantisse la justice sans léser la liberté ?  La loi doit être légitime pour que je prenne la liberté de la respecter. Il faut cependant peut-être accepter des lois imparfaites pour garantir une certaine paix sociale qui est aussi garantie de ma liberté. Ce sont des hommes qui donnent des lois aux hommes, et non des dieux…  Mais on peut penser aussi que les  hommes, et eux seuls, doivent donc se doter d’outils pour que la loi soit jugée non seulement nécessaire mais légitime.

 

 2)   La loi est nécessaire mais il faut aussi garder la liberté de « surveiller » cette loi. Nécessité d’une séparation des pouvoirs (Montesquieu) qui ne donne pas à l’Etat tous les pouvoirs. Nécessité aussi de contre-pouvoirs  (aujourd’hui : médias, associations etc…) qui surveillent la question des libertés individuelles dans un cadre qui n’est pas exclusivement judiciaire (ex : CNIL : Commission Nationale Informatique et Libertés, DAL : Droit Au Logement).  Il doit y avoir loi et liberté, à condition de penser aussi en termes d’éthique qui « ajuste » l’un et l’autre (ex : liberté de faire des performances sportives, lois anti-dopage… liberté de recherche scientifique, comités de bioéthique et lois qui en découlent…).Cette « éthique » qui établit un lien entre liberté et loi, on doit aussi la poser pour  l’individu…

 

 3)   Pour chaque individu, la loi n’est liberté que si elle rend chacun autonome, c’est à dire libre de penser sa morale en tant que règle applicable à tous.  Kant appelle cela « l’impératif catégorique » : il faut agir comme si la maxime de notre action devait être érigée par notre volonté en loi universelle. Chaque homme doit pouvoir se considérer comme l’auteur de la loi morale. L’autonomie c’est être soumis à sa propre législation, qui doit être universalisable. Nul autre que moi-même, en tant qu’être raisonnable, ne m’impose cette loi. Il ne peut y avoir liberté sans loi, à condition que la source de cette obligation soit moi-même et que cette loi puisse concerner tous les hommes…

 

 En guise de conclusion…

Marc Aurèle, un empereur romain et philosophe stoïcien (disciple l’Epictète) :

« Autre propriété de l’ âme raisonnable : l’amour du prochain, la véracité, la conscience, la croyance qu’il n’y a rien de plus précieux qu’elle, ce qui est aussi la caractéristique de la loi : ainsi donc, il n’y a pas de différence entre la raison droite et la règle de justice ».

 

 Si certains ne se souviennent plus de la fable de La Fontaine...  Cliquez ici

 

 


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