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20/10/2012

Term ES : correction test "langage"

Ci-dessous une correction de la question 4 du test, rédigée comme une "mini-dissertation"...

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Dans quelle mesure peut-on dire qu’une langue fonde une culture ?

 Une langue n’est ni le langage ni la parole.  Le langage est la capacité humaine à utiliser des systèmes de signes codés, et en particulier les mots. La parole est la dimension individuelle du langage verbal. Une langue définit une communauté linguistique en reunissant ceux qui l’utilisent.  Cette communauté peut être très réduite  ou beaucoup plus étendue.  Dans sa définition sociologique, une culture est l’ensemble des usages et coutumes partagés par une communauté humaine.  La langue de cette communauté joue évidemment un grand rôle dans cette culture dans la mesure où elle en est le principal vecteur identitaire.  

 

En décidant au XVIème siècle que tous ses sujets parleraient « la langue du roi », François 1er a  véritablement fondé la culture française à l’intérieur d’un ensemble culturel qui était jusque-là plutôt européen. Cette langue va aussi devenir le vecteur principal de cette culture à travers les œuvres littéraires qui en feront usage.

 Les revendications et affirmations régionalistes passent la plupart du temps par l’usage d’une langue qui reste le principal moyen de « reconnaissance » et d’authenticité. C’est le cas par exemple du Catalan en Espagne, du Corse en France… 

 Cette culture ne correspond pas toujours à une aire géographique déterminée et n’est pas forcément  en usage quotidiennement. La langue « yiddish » reste par exemple associée à  la culture juive bien qu’en voie de disparition.

 La langue est donc un élément essentiel dans la fondation d’une culture.  Le langage parlé par une communauté donnée n’est pas seulement un outil. La langue est un certain reflet du monde et d’un mode de vie. Les esquimaux ont des centaines de mots pour dire l’état de la neige, les gauchos argentins des dizaines pour désigner la robe des chevaux…

 

 Cependant une langue ne suffit pas à fonder une culture. Tous ceux qui parlent anglais aujourd’hui pour des raisons pratiques et de communication internationale n’appartiennent pas  à la culture anglo-saxonne. Cette langue là n’est qu’un outil.

 Par ma langue je dis une part essentielle de ce que je suis, mais en même temps cette langue peut m’enfermer dans une identité qui limite mon rapport aux autres. La diversité babelienne des langues dans le monde  est souvent une cause d’incompréhension.

 Mais les tentatives d’imaginer une langue vraiment universelle (l’espéranto, créée par Ludwik Zamenhof en 1880) se sont toujours heurtées à cette barrière culturelle. Une langue, c’est aussi une histoire, des traditions, des œuvres.  Il est pour chacun très difficile d’y renoncer.  

 

Parler la même langue suffirait-il, d’ailleurs, à fonder une culture universelle ?  Cette culture existe déjà en soi, c’est la culture humaine et sa capacité langagière, et c’est sur cette commune condition que nous devrions fonder sinon une entente cordiale au moins un impératif comme celui par lequel Albert Cohen termine son récit autobiographique « O vous, frères humains » : « ne vous haïssez pas en votre mort prochaine ».

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