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13/09/2020

DN MADE 2

Création d’une nouvelle catégorie pour les DNMADE 2.

18:43 Publié dans DN MADE L2 | Commentaires (0) |  Facebook

09/09/2020

Signe, symbole, mythe.

Le signe.

J’avais pris la peine de vous donner la définition la meilleure et la plus opératoire, celle de la linguistique et de Saussure. Le signe c’est l’association d’un signifiant et d’un signifié.

Cette définition a le mérite d’être très claire et de s’appliquer à tous types de communication. Une lettre, une syllabe, ce ne sont pas des signes. Un carré, un rond, ce ne sont pas des signes. La couleur rouge ou la couleur bleue ce ne sont pas des signes. Un trait ou une courbe ce ne sont pas des signes MAIS un mot répertorié dans une langue donnée, un panneau de signalisation répertorié dans un code de la route, un geste de la main qui correspond à une signification que tout le monde connaît, tout cela ce sont des signes.

 

Pourquoi la notion de Signe est-elle plus difficile visuellement que textuellement ?

Parce que le langage verbal n’est possible que par l’utilisation de ces signes qui sont codifiée ai appris. Il est beaucoup plus difficile de savoir ce qui fait signe dans une image. C’est cette question que pose Roland Barthes dans son analyse de la publicité Panzani que nous avons lue ensemble.

Le symbole.

Il est parfois d’abord un signe et parfois ne l’est pas. S’il est un signe c’est un signe qui a la possibilité d’être aussi porteur d’un sens symbolique. Le mot « blanc » désigne une couleur, le mot « rouge » désigne une couleur. C’est leur premier sens, leur DENOTATION. Mais le même mot « rouge » a la potentialité de renvoyer aussi à d’autres significations qu’on qualifiera de symboliques : toutes les valeurs possibles associées dans une culture donnée à la couleur rouge. Un rond ne signifie rien en soi. Ce n’est qu’une forme que l’on trouve dans la nature ou que l’on reproduit mais un rond peut-être associé à de très nombreuses significations que l’on qualifiera de symboliques (rappelez-vous tout ce qui été dit en S1 pour l’exercise « tatouages »). Une colombe n’est pas un signe, elle est un oiseau… Mais cet oiseau ou sa représentation peut-être dans un certain contexte (affiche, tableau, par exemple) associé à la signification « paix ». Les mots « rouge blanc rond colombes » sont des signes mais ils peuvent être donc aussi changés de significations symbolique, et si c’est souvent le cas, devenir des symboles (que tout le monde connaîtra plus ou moins consciemment).

On pourrait dire qu’un symbole est un sur-signe ou un signe au 2d degré (puissance 2).

 

La distinction signe/ symbole peut aussi être rapprochée de la distinction dénotation/connotation.

En effet la dénotation est ce qu’on pourrait appeler le sens premier, le sens propre, le sens littéral, et la connotation le sens supplémentaire, le sens figuré, le sens symbolique. Cette notion de connotation est très importante. On la retrouve bien sûr dans tous les modes de communication. Il faut absolument la comprendre et la maîtriser pour pouvoir comprendre et maîtriser les messages que l’on reçoit ou que l’on émet. On peut par exemple s’apercevoir que même une typographie qui en soi « ne signifie rien » a la possibilité d’exprimer des connotations. C’est ce que vous allez découvrir sur le blog de Madame Cavaglia (voir liens sur blogs).

 

Le mythe.

Vous pouviez dire simplement que le mythe est une histoire ou un personnage ou une situation qui appartient à l’inconscient collectif d’une communauté et qui tient une place importante dans sa culture. Le mythos, le grec, c’est la fable, le récit. Les hommes ont d’abord raconté des histoires pour expliquer ce qu’ils ne comprenaient pas (mythes fondateurs) puis ont pris goût à ces histoires autour desquelles ils ont bâti des pratiques rituelles, parfois des religions. Cette capacité à créer des mythes est le propre de l’homme (cf S1, Harari etc…). Plus tard ces mythes ont perdu leur caractère sacré mais sont restés des fondements d’une culture.

YG

HLP. Semaines 1 et 2.

La recherche de soi.

Approche globale

Question ancienne ? Détour par la période "avant" celle au programme.

La lente émergence d'un "moi"... Les obstacles à cette recherche...

Antiquité grecque

Le voyage d'Ulysse...récit initiatique. La quête de soi est une odyssée, un "parcours" semé d'embûches.

Oedipe (Sophocle) : un destin tragique lié à la recherche de son identité, de soi. Hubris. Est-il donc si dangereux d'aller à la recherche de soi ?  Une morale de la soumission ? Quelle liberté ?

Ovide (latin, 1ere siècle) Les métamorphoses : Narcisse et l'image (fatale) de soi.

Mais Socrate: "connais-toi toi même" ! La quête philo est une quête de soi : "Une vie sans examen ne vaut d'être vécue". L'injonction philo est peut-être le commencement de cette quête...

Antiquité romaine:

Les stoïciens, le souci de soi... Sénèque (1ere siècle), Marc-Aurèle (2ème siècle) : "Pensées pour moi-même". Ecouter ICI  Plotin (3eme siècle) : "Sculpte ta propre statue". 

Moyen-Age : l'homme "remis à sa place" par le pouvoir religieux. La théologie remplace la philosophie (mais St Augustin, St Thomas, Averroes... perpétuent le questionnement). Littérature épique (La chanson de Roland), littérature lyrique (Tristan et Iseult) restent tragiques et ne valorisent pas l'individu, soumis à des forces qui le dépassent (divines ou politiques ou passionnelles).

Le savoir est confisqué, cf Le nom de la Rose (U.Eco, JJ Annaud). On ne doit pas rire...

Pic de la Mirandole : "De la dignité de l'homme" ("aucune restriction ne te bride"). Prosopopée (Dieu parle) « Si nous ne t'avons donné, Adam, ni une place déterminée, ni un aspect qui te soit propre, ni aucun don particulier, c'est afin que la place, l'aspect, les dons que toi-même aurais souhaités, tu les aies et les possèdes selon ton vœu, à ton idée."

16ème siècle,

Montaigne, Les Essais. "car c'est moi que je peins" "Je suis moi même la matière de mon livre". "Avez vous sus méditer et manier votre vie ? Vous avez fait la plus grande besogne de toutes". Eloge de l'ordinaire."Notre grand et glorieux chef d'oeuvre c'est vivre à propos" "Faire bien l'homme et dûment".

Début du genre autobiographique (avec Saint Augustin et ses "Confessions").

L'humanisme place l'homme au centre et en fait la valeur absolue. Possibilité de voir émerger des "écritures du moi". L'homme a désormais son "libre-arbitre", n'est plus soumis à une fatalité implacable.

Voir aussi Erasme, Flandres, "Eloge de la folie"

Thomas More, Angleterre, "Utopia". La possibilité de penser d'autres gouvernements à travers la fiction d'une Cité idéale.

Léonard de Vinci "L'homme de Vitruve" . Image et explication à voir ICI.

Rabelais "Gargantua"... L'humour ! "Le rire est le propre de l'homme".

Renaissance : un homme nouveau ? Brueghel : La chute d'Icare  A voir ICI Et l'article Wikipedia.

17ème siècle.

La Monarchie totalitaire ("L'Etat, c'est moi") et l'individu écrasé par une fatalité sociale et une soumission religieuse. La reprise du genre tragique (Racine, Corneille) renouvelle l'expression de cette fatalité qui est aussi amoureuse (Phèdre). En même temps, début du roman psychologique (personnages plus complexes) avec Madame de la Fayette ( La Princesse de Clèves, La Princesse de Montpensier). Emergence d'un "moi" féminin (les Précieuses). Pascal reprend Montaigne mais dans le cadre d'un apologie de la religion. S'interroge sur ce "moi" et ses motivations ("un roi sans divertissement est un homme plein de misère") et globalement sur la condition de l'homme (l'homme entre deux infinis). Analyse des "ressorts" humains. La pensée sur "la chambre". Podcast à écouter ICI.

Les grandes comédies de Molière sont aussi une illustration de "la comédie humaine" qui présentent des "moi" affirmant leur singularité : le Misanthrope ("Moi, je veux me fâcher..."), Don Juan ("Pour moi la beauté me ravit partout où je la trouve...").

18ème.

La décadence progressive de la noblesse s'accompagne d'une libéralisation des moeurs. Les "libertins" revendiquent le droit à la transgression au nom de leur plaisir. L'écriture est une manière de revivre ce plaisir ("Mémoires" de Casanova). Jusqu'à l'excès et l'immoralité : Sade.

Le Figaro de Beaumarchais affirme le droit à être un individu reconnu et à trouver sa place dans la société. Monologue célèbre "Quel est ce moi dont je m'occupe ? ".

Voltaire le "libéral". Candide : récit initiatique ("il faut cultiver notre jardin') et conte philosophique.

Rousseau : tout ne prônant un nécessaire "contrat social" il ne cesse de rappeler sa singularité individuelle (les "Confessions", voir incipit) et de s'interroger sur son  "moi" ("Rêveries d'un promeneur solitaire"). L'expression de sa "sensibilité" annonce le romantisme qui en fera son précurseur.

La philosophie des Lumières. Kant : "Sapere aude" (ose te servir de ton propre entendement).

Recherche de nouveaux "genres" littéraires pour cette expression : au 19ème siècle ce seront le roman et la poésie.

Révolution : prise de pouvoir par la bourgeoisie. Saint-Just : "Le bonheur est une idée neuve".

C'était pourtant la préoccupation principale des philosophes de l'Antiquité...

Qu'y a-t-il donc de neuf... ?

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Complément : écouter le podcast  ICI.

J'ai enregistré ce doc audio pendant le "confinement" et en relation avec cette période particulière.

Réflexion philo à partir d'une des "Pensées" de Pascal, que l'on trouve aussi dans les recueils de littérature. Comme Montaigne, dont il reprend d'ailleurs de nombreuses reflexions, Pascal fait partie de ces auteurs dont l'oeuvre est "inclassable", à mi-chemin entre littérature et philo dont les frontières, nous l'avons vu, sont très perméables.